79 BULLETIN EPIDEMIOLOGIQUE : JUILLET 2017

ÉDITORIAL
Dans ce numéro, nous avons rassemblé plusieurs articles sur l’épizootie d’influenza aviaire hautement pathogène qu’a connue l’Europe entre la fin de l’année 2016 et le début de l’année 2017. Certains articles sont une synthèse consolidée des notes qui ont été publiées au cours du temps dans le cadre du suivi de l’épizootie par la Plateforme ESA (https://www.plateforme-esa.fr/), que ce soit au niveau de la France ou au niveau européen. D’autres articles sont issus de travaux spécifiques soit à partir des données de surveillance (modélisation spatio-temporelle), soit à partir d’études ou d’investigations de terrain. L’ensemble de ces articles permet de dresser une description épidémiologique précise de la situation sanitaire et de son évolution dans le temps et dans l’espace. L’analyse et la modélisation des données de surveillance, même imparfaites car issues de dispositifs de surveillance événementielle, permettent quant à elles d’avancer des hypothèses solides par rapport à la dynamique et aux déterminants de cette épizootie.
Les virus influenza sont très divers, et au-delà de ceux qui circulent chez les volailles, d’autres sont spécifiques de la filière porcine. La découverte de nouveaux virus influenza porcins réassortants, via la surveillance exercée en particulier dans le cadre du réseau Résavip, montre l’importance d’une vigilance vis-à-vis de ces virus qui évoluent très rapidement et dont le potentiel zoonotique peut également varier à la faveur de ces évolutions. La Réunion étant jusqu’alors considérée comme indemne de varroa. La découverte récente de l’infestation dans cette île via des ruchers sentinelles souligne le risque permanent de diffusion des dangers sanitaires au plan mondial, y compris dans des zones insulaires où a priori les
risques de diffusion sont plus faibles, et renforce la nécessité d’une vigilance continue. Enfin, un article produit une première estimation de l’ensemble des coûts de surveillance et de lutte contre les dangers sanitaires réglementés (première et deuxième catégories) chez les ruminants, ainsi que la part prise par l’État et par les organisations d’éleveurs. Cette estimation est bien sûre incomplète et sous-estimée, car elle ne prend pas en compte les coûts structurels de l’action sanitaire (moyens matériels et humains mis à disposition par l’État, les collectivités locales et les organismes d’élevage), pour lesquels on ne dispose pas d’outil de mesure standardisé. Quoi qu’il en soit, cette première estimation constitue un
élément indispensable dans une perspective d’amélioration de l’efficience de l’action sanitaire (recherche de la meilleure qualité au moindre coût), en particulier pour la surveillance qui représente la plus grande part de ces coûts. Cet objectif de recherche d’efficience constitue la finalité et la raison d’être de la Plateforme ESA.
Français